Le scandale de la pauvreté

Les statistiques officielles viennent de le confirmer : la crise économique aggrave la pauvreté. En 2009, 8,2 millions de personnes vivaient en France sous le seuil de pauvreté. Tandis que les plus riches se sont encore enrichis.

Selon l’INSEE, le taux de pauvreté, c’est-à-dire la proportion des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, est passée de 13,0 % en 2008 à 13,5 % en 2009. Officiellement, le seuil de pauvreté est égal à 60 % du niveau de vie médian de la population. Le niveau de vie médian est de 1 590 euros par mois en 2009, c’est-à-dire que la moitié de la population vit avec plus de 1 590 euros par mois, tous revenus confondus et impôts déduits (revenus d’activité + retraites et pensions + indemnités de chômage + certains revenus du patrimoine + revenus financiers+ prestations sociales + prime pour l’emploi, moins impôt sur le revenu – taxe d’habitation – CSG – CRDS) et l’autre moitié avec moins. Le seuil de pauvreté est donc calculé à 954 euros mensuels.

En 2009, 8,2 millions de personnes vivaient avec moins de 954 euros par mois, et la moitié, 4,1 millions, avec moins de 773 euros par mois, et la situation n’a cessé de s’aggraver, comme le soulignent d’ailleurs toutes les associations d’aide aux plus démunis. Rappelons que le socle du RSA s’élève à seulement 455 euros.

Si le nombre de pauvres augmente, les inégalités augmentent aussi : le niveau de vie des 10 % des personnes les plus modestes a baissé de 1,1 % en 2009, alors que le niveau de vie des 10 % les plus aisées a augmenté de 0,7 %. D’autres sources statistiques ont montré sur le passé récent, c’étaient en fait les revenus très élevés d’une infime minorité qui augmentaient le plus.

L’augmentation de la pauvreté s’explique bien sûr par l’augmentation du chômage et de la précarité, ainsi que par la baisse des salaires réels, inflation déduite. Son corrolaire est l’accroissement de la forture d’une minorité de parasites : financiers, grands patrons, actionnaires, qui dictent leur loi au gouvernement.

Le gouvernement a trouvé des milliards pour sauver les banques mais a laissé la pauvreté s’accroître tout en multipliant les cadeaux au patronat et aux plus riches. Ce gouvernement fait preuve aujourd’hui d’un cynisme total en annonçant une taxe de 200 millions sur les plus riches, au nom de « l’effort partagé », après avoir ficelé une réforme fiscale qui rapportera 1,8 milliards d’euros à ces mêmes riches (lire l’article) !

Eradiquer la pauvreté

Comment vivre avec moins de 954 euros par mois ? En se privant de tout ou presque, chaque jour. Cette situation qui dure et s’aggrave est inacceptable.

Le NPA réclame l’instauration d’un revenu minimum à 1 600 euros net par mois, qu’on ait un emploi ou pas. Ce serait possible à condition de s’en prendre aux profits et aux revenus financiers qui s’accroissent. Ce ne serait que récupérer ce que le capital a volé au monde du travail, année après année, entre le début des années quatre-vingt et aujourd’hui.

C’est ce partage des richesses qu’il faut imposer par nos luttes.

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